Affaire Azata Soro/ Tasséré Ouedraogo: Gueulons deux jours et laissons taire l’affaire comme toujours

Cette agression sauvage du realisateur burkinabè, Tahirou Tasseré Ouédraogo sur sa comédienne, Azata Soro ne devrait surprendre personne. Puisque c’est ainsi que ça se passe dans le milieu culturel industriel burkinabè depuis toujours. Les abus des artistes se multiplient au vu et au su de tous et la justice semble être borgne.

Je ne rentre pas dans le fond du débat car je ne suis ni l’ami intime de l’agresseur ni l’ami intime de l’agressée. Je ne sais pas s’il y a eu un rapport extraprofessionnel saupoudré d’une haine viscérale entre les deux et qui s’est déporté sur le plateau de tournage, mais en tout cas, ça le ressemble fort. Sinon ce déchainement barbare sur la figure de la comédienne, ne saurait se justifier par un simple rapport professionnel de la part de l’agresseur. Il y a bien un antécédent. Mais là n’est pas mon problème. L’acte qui a été posé rélève de l’animosité, la délinquance, la voyoucratie, la barbarerie d’une autre époque.

Et de plus en plus, ces abus dans le secteur industriel culturel en général sont devenus monnaie courante et presqu’un phénomène social normal. Rappelez-vous du cas Adja Divine, cette chanteuse qui a failli être mortellement lynchée à Ouagadougou par une portion de la population en plein jour, ily a juste quelques mois. Les internautes s’étaient juste contentés de s’indigner sur la toile toute la journée de l’aggression. Les artistes ont ensuite marché le lendemain pour éprouver leur indignation. Mai juste après, rien, silence radio et aucune action continuelle n’a été entreprise ni par une quelconque corporation d’artistes ni par le ministère en charge de la culture afin que l’acte posé soit puni sévèrement. Aujourd’hui où en sommes nous même? Sachez que c’est mort !

Puisque ça marche avec Paul, ça marchera avec Pierre! De qui et de quoi a-t-on peur au Burkina Faso? Sous nos tropiques, un comédien est moins valeureux et moins assis qu’un réalisateur. Voilà pourquoi, ces abus peuvent se poser sans aucune inquiétude.

Nous ne sommes pas ni à notre dernier abus ni à notre dernière agression et ça ne s’arretera pas tant que que les comédiens n’envoient pas un signal fort. Il faudra donc agir ensemble et à l’unisson.

Les artistes professionnels burkinabè doivent mettre en place une corporation puissante et très efficace qui puisse faire face aux abus. Une corporation qui pose des actions continuelles et reste dissuasive dans le milieu culturel industriel. C’est seulement en s’unissant de façon franche qu’ils pourront se faire respecter sinon, ils subiront toujours ces injustices des hommes dits forts (Producteurs, réalisateurs, manageurs, agents, etc.)

Pour le moment gueulons et laissons comme toujours, taire l’affaire après seulement deux ou trois jours !

Malick Saaga

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