FONY: « Les artistes y participent en bafouant leur éthique » Malick Saaga

Le Festival Ouaga – New-York (FONY) est une vitrine industrielle et culturelle de la diaspora burkinabè à New-York. Il a pour objectif selon ses promoteurs de promouvoir et de valoriser la culture du peuple burkinabè dont la musique.

Voilà maintenant, depuis trois (3) ans que le festival existe mais nos dignes ambassadeurs culturels musicaux, entendu par là, nos artistes-musiciens qui y participent, ne recoivent aucun cachet. Ce n’est plus un sécret pour personne et les responsables du FONY le disent même haut et fort à qui veut bien l’entendre.

L’édition 2017 n’a pas dérogé à la règle et tous les artistes-chanteurs n’ont reçu aucun cachet. Il se contentent uniquement du  » farotage  » pendant leurs prestations respectives sur scène et des petits cadeaux de la part des quelques membres de la communanuté vivant à New-York. Tel se présente le cachet d’un artiste au FONY. Il faut également rappeler que ces artistes y prennent part, la plupart en tout cas, avec des visas touristes et non avec des contrats d’artiste officiels.

Ma source qui est sur place aux USA, un ami de longue date, m’informe que si un artiste professionnel est invité au FONY avec un visa touriste, il ne peut cependant pas exercer sinon il tomberait dans la fraude fiscale. Le visa touriste ne donne pas le droit de prestation. Il lui faut alors un visa d’artiste qui exige un contrat de travail en due et bonne forme. Puisque l’Etat americain, rigoureux en matière d’application des lois, intervient et impose un certain nombre de taxes sur la base du contrat de travail des musiciens.

Alors David Le Combattant, agis dorénavant dans la discrétion tout en évitant de poster une vidéo de  » farotement  » sur toi en pleine prestation. Surtout que tu ne dispose pas d’un contrat de travail avec les responsables du FONY à ce que je sache, tu peux te nuire et nuire également les promoteurs du FONY.

Observation après observation, l’on peut se premettre d’affirmer encore une fois de plus que c’est le business qui est en jeu et non la promotion et la valorisation véritable de notre musique. Les tares du showbiz burkinabè se sont même déportés dans sa diaspora et c’est triste. Le professionnalisme de nos artistes est encore remis en cause, leur image est encore plus ternie que jamais. Ce type de comportement permet d’assener avec certitude que nos artistes sont vraiment de mendiants et sans aucun éthique (accepté volontier de jouer sans cachet dans un monde de business et non social). Je reconnais tout de suite ces artistes professionnels burkinabè qui diront sans hésiter  » busta  » à une invitation du FONY mais je connais aussi des centaines qui vont jubiler dès qu’on leur propose un visa même si tout serait à leur charge.

Je comprends à présent pourquoi cette édition 2017, Sana Bob, Madess, Dick Marcus, Nana Bibata, Adja Divine, etc. qui devaient participer au FONY se sont vu refuser les visas. Personne n’en avait jamais parlé ni les concernés ni même les responsbales du FONY. Qu’est-ce qui va se passer à la 4e édition, l’année prochaine?

Le FONY va-t-il rectifier le tir et considéré l’artiste à sa juste valeur? Ça serait un pas géant pour le FONY de proposer des cachets aux artistes et de supporter leur frais de voyage.

Artistes-musiciens burkinabè, à quand donc ton insurection musicale? Tu n’es toujours pas sorti de l’auberge à travers ces pratiques.

Malick Saaga

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