Rapport de 2017 du REN-LAC: la police municipale classée service le plus corrompu de l’administration publique

Le Réseau national de lutte anti-corruption (Ren-Lac), a procédé au lancement de son rapport 2017 sur l’état de la corruption au Burkina Faso. Ce rapport a été rendu public ce Mardi 17 juillet 2018. En effet, La Police municipale qui occupait le premier rang l’an passé a tenue à maintenir sa place dans le classement. Elle est suivie des Douanes, de la Direction générale des transports terrestres et maritimes et de la gendarmerie. 

Selon le rapport du REN-LAC, rendu public ce mardi 17 juillet 2018 à Ouagadougou, la Police municipale, la Douane et la Direction générale des transports terrestres et maritimes (DGTTM) constituent le trio de tête des services les plus corrompus en 2017. Pour parvenir à ce résultat, du 2 au 16 novembre 2017, le Ren-Lac a déployé son « artillerie » dans les 13 chefs-lieux et la ville de Pouytenga, pour effectuer son annuel sondage sur la perception de la corruption à l’échelle nationale. On remarque que les mêmes sont toujours aux mêmes places, à quelques exceptions près. Il est à noter que c’est la deuxième fois consécutif que la Police municipale vient en tête de ce classement. L’an passé, elle s’était en effet hissée au top des plus corrompus, suivie des Marchés publics et des Douanes. Ainsi, selon Claude Wetta, secrétaire exécutif du REN-LAC, les résultats de cette enquête indiquent une hausse de la perception de la corruption par rapport à l’année 2016.

Selon le patron du REN-LAC, sur 258 contacts avec la police municipale, 244 ont fait l’objet de corruption.

Wakatt Communication

Au niveau de la douane, sur 60 sollicitations, 38 ont aussi fait l’objet de corruption ;

Et à la DGTTM, 62 cas de corruption ont été enregistrés sur 118 sollicitations. La plupart des cas ont été enregistrés au service de l’administration des examens pour l’obtention des permis de conduire.

Le Dr Claude Wetta, à l’issue de la présentation du rapport, a fait quelques recommandations à l’endroit du gouvernement afin de venir à bout du fléau de la corruption qui a la peau dure au Burkina. Il s’agit de :
– systématiser les enquêtes de moralité avant les nominations ;
– systématiser la procédure d’enquête judiciaire sur les agents sur lesquels pèsent des soupçons de corruption ;
– promouvoir la valeur d’intégrité à travers des récompenses aux agents intègres et méritants;
– promouvoir les résultats des enquêtes parlementaires ;
– encourager et soutenir les médias dans leurs investigations sur la gestion publique ;
– mettre en place des réseaux de veille et d’alerte sur les cas de corruption sur toute l’étendue du territoire ;
– accorder une place particulière de la lutte anticorruption dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de la justice, de la sécurité et de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) où un cas flagrant de fraude et donc de corruption à un recrutement d’agents a récemment été dévoilé par les syndicats.

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