La condamnation de Boualem Sansal à cinq ans de prison ferme a été confirmée ce mardi 1er juillet 2025 par la cour d’appel d’Alger. L’écrivain franco-algérien avait été jugé en première instance le 27 mars dernier. Il est poursuivi pour « atteinte à l’unité nationale » à la suite de propos jugés sensibles sur les frontières algéro-marocaines.
Ses déclarations avaient été faites en octobre 2024 dans une interview accordée au média français d’extrême droite Frontières. L’auteur y affirmait notamment que certains territoires algériens actuels appartenaient historiquement au Maroc, provoquant la colère d’Alger. Depuis son arrestation en novembre, Boualem Sansal est au centre d’un bras de fer diplomatique entre la France et l’Algérie.
Paris plaide pour une grâce présidentielle
La condamnation de Boualem Sansal soulève de vives tensions entre Paris et Alger, alors que les relations bilatérales restent fragiles. Quelques minutes après le verdict, le Premier ministre français François Bayrou a exprimé son inquiétude. Il a déclaré espérer « des mesures de grâce » de la part du président algérien Abdelmadjid Tebboune.
Selon François Bayrou, cette situation est « insupportable » pour la France, qui considère l’écrivain comme un compatriote. Le chef du gouvernement a insisté sur l’état de santé de l’auteur pour appuyer sa demande. « Maintenant qu’il y a eu condamnation, on peut imaginer que des mesures de clémence soient envisagées », a-t-il précisé.
Ce n’est pas la première fois que la justice algérienne condamne un intellectuel pour ses opinions. La condamnation de Boualem Sansal rappelle celle du journaliste Khaled Drareni en 2020, également critiquée à l’international.
Condamnation de Boualem Sansal : un écrivain controversé au parcours reconnu
Âgé de 75 ans, Boualem Sansal est une figure respectée de la littérature maghrébine francophone. Romancier engagé, il a plusieurs fois critiqué le régime algérien. Sa condamnation vient renforcer l’image d’un pouvoir répressif face à la liberté d’expression. Toutefois, la condamnation de Boualem Sansal divise l’opinion en Algérie, certains dénonçant une provocation inutile, d’autres y voyant une dérive autoritaire.
L’affaire relance aussi le débat sur les liens historiques et politiques entre la France et l’Algérie. En attendant une éventuelle grâce présidentielle, l’écrivain reste incarcéré à Alger.