People: 6 mois après le décès de sa femme à l’hôpital Yalgado , l’acteur Adama Pamtaba livre des secrets




pamtabaSix mois après le décès de son épouse l’artiste et policier Adama Pamtaba commémore ce triste anniversaire sur les circonstances du décès de son épouse dans des circonstances non encore élucidés sur une table d’accouchement à l’hopital Yalgado Ouedraogo. 

Bonjour ma chérie, ce n’est pas la peine de te demander comment tu vas où tu es ! Je sais que tout baigne. A la maison c’est pareil, sauf quelques petits palus par-ci et par-là, mais ce n’est pas grave, c’est la période.

C’est la cinquième fois que je t’écris depuis ton départ… tu sais à chaque fois que je t’écris, je ne sais pas comment, beaucoup de gens m’appellent pour me dire d’oublier… de laisser tomber… de te laisser te reposer en paix, comme si tu pouvais être en paix si moi je ne le suis pas ! Mais tout ça c’est toi, ne laisse plus trainer mes lettres !
Alors ! Tu me connais quand j’estime que j’ai raison je ne lâche pas prise facilement, je haie l’injustice ! surtout que ma révolte est grande face à l’indifférence, au mépris que les premiers responsables de ce pays manifestent à votre encontre (toi et Zeidan) . Ce sont tout simplement des agissements qui sont aux antipodes d’une certaine gestion du pays il y a moins de trois ans : ho ! Laissez le parler quand il va se fatiguer il va se taire… et effectivement c’était la donne et voilà un matin…
Je me plais pourquoi Zourata? pour beaucoup de choses, pendant les premières du drame beaucoup m’ont soutenu, j’ai eu le privilège même d’avoir la visite de deux ministères chez nous à domicile dans mon non loti. L’un est venu par amitié et l’autre parce que son ministère est lié votre décès, toi et mon fils. Votre cas a même été évoqué en conseil de ministre, tes consœurs de l’association des femmes des corps habillés dont était trésorière ont damé les pavées, des gens m’ont appelé des quatre coins du monde, bref ! Le soutien a été simplement de taille et je me disais qu’avec une telle prise de conscience les lignes vont enfin bougées dans nos hôpitaux ! Mais hélas demain n’est pas la veille pour la fin de nos misères. Pourtant le Ministre de la Santé après la visite qu’il a effectué chez nous, a animé une conférence de presse où il déclare qu’une enquête sera ouverte afin de situer les responsabilités. Trois mois après, l’enquête est bouclée (le ministre m’a reçu le 22 juin où il me rassure que l’enquête est bouclée et le rapport est transmis à la hiérarchie et il attend ses instructions.) Mais à ce jour, soit 6 mois après ton décès et 3 mois après la fin de l’enquête, la hiérarchie du Ministre de la santé, n’a pas encore donné des instructions. Moi le principal concerné je n’ai même pas une copie de ce rapport, je sais très bien que des rapports de ce genre comportent toujours des données confidentielles, mais je peux bénéficier des conclusions de ce rapport qui doit répondre aux questions essentielles : comment, pourquoi et qui ! Et j’ai peur que ce rapport d’enquête ne finisse comme tant d’autres, c’est-à-dire couvert de poussière dans un tiroir ! Tu comprends pourquoi je n’ai pas voulu porter plainte ?
Rendre public le rapport ou pas ! cela n’enlève rien à mes convictions, la responsabilité de l’Etat est engagée dans votre décès, ça il n’y aucun doute. L’hôpital n’a pas obligation de résultat, mais il a obligation de moyens, en français facile, l’hôpital n’est pas obligé de pouvoir guérir tous les malades, mais il a obligation d’avoir tous les moyens nécessaires afin de donner plus de chance au malade de guérir ! Pour ton cas il est clair qu’il y a eu insuffisance de moyens (logistiques et humains), la table a cédé et elle ne devrait pas cédée, si elle a cédé s’est quelque chose n’a pas fonctionné.
La responsabilité du personnel peut être aussi engagée, parce qu’un médecin est responsable de ses erreurs médicales, erreurs qui ne sauraient être imputables à une administration hospitalière. Par exemple où était le médecin cette nuit-là ? Tous les actes (ordonnances, bulletins d’examens, certificats de constat de décès) sont signés par des stagiaires. Alors où était le médecin titulaire qui devait encadrer les stagiaires ? En cas de faute grave de ces stagiaires sans supervision qui est responsable ?
Tu vois Zourata ! il y a trop de choses ! Tu sais quoi ? Il semblerait je dis bien qu’il semblerait ! C’est Ouaga la rumeur hein ! Ne fâches pas d’abord je vais vérifier et te confirmer. Donc il semblerait que dans le groupe du personnel soignant de cette nuit-là, il y a un qui est promu par une nomination. Donc tu comprends ! Ceux qui l’ont nommé si nomination il y a eu, savent qu’il fait partie d’une équipe qui a des problèmes non élucidés aux cours de leur service, alors pourquoi le nommé ? Sauf si on a déjà un avis optimiste sur la question. On ne trahi pas ses amis et je sais que le ministère ne va jamais sanctionner ce type-là ! Il y a eu des manquements d’ordre pratique qui sans cela tu aurais pu survivre, par exemple pourquoi tout le temps que tu saignais de 1 h 45 à 5 h05, heure de ton décès tu n’as jamais été transfusée ? Quand on te ramenait du bloc tu étais toujours sous perfusion et non sous transfusion pourtant on m’a fait payer des transfuseurs.
Alors tu comprends ma colère, au lieu de sanctionner les éventuels fautifs, on joue à la ruse. Je ne réclame pas sanction par vengeance. Dans un corps organisé il y a un code d’éthique et de déontologie et quiconque qui en contrevient, le fait en toute connaissance de cause et la sanction ne doit pas le surprendre.
Oui ! Tu sais ils diront se sont des pères et des mères de famille, mais moi j’ai tout perdu, je t’aurais préférée radiée de la fonction publique que te voir morte.
Beaucoup me disent que j’ai eu tort de ne pas porter plainte, peut être que c’est vrai ! Je l’ai fait pour des raisons qui me sont propres ! Je répète que j’en ai pas besoin, un Etat responsable protège tous les citoyens et répare les torts à leurs sont causés. Toute mort suspecte donne toujours lieu à une ouverture d’enquête, alors pourquoi le procureur jusqu’à présent ne lève pas le petit doigt pour une histoire aussi scandaleuse ? Il a le pouvoir de s’autosaisir. Le chef de l’état est garant de la sécurité des citoyens, cette fonction est exercée par des institutions créée à cet effet.
L’affaire est si grave qu’elle a été évoquée en conseil de ministres donc logiquement au-delà de l’enquête administrative menée par le ministère de la santé, le gouvernement devrait aussi instruire une information judiciaire.
Tu vois Zourata ! Je porte seule ma croix ! Même ceux qui ont une voix qui porte et qui peuvent nous éviter la GUERRE DES FESSES et BIM BIM parce que cela est censé porté atteinte à la dignité de la femme … femme que tu es… silence radio. Peut-être que je suis naïf mais c’est ma vision d’un Etat démocratique ayant un fonctionnement normal, que chacun s’assume dans son domaine de compétence. La vie d’un citoyen est sacrée et aucune considération partisane ne doit être au dessus d’une vie. Mais hélas ! En une soirée ils ont sabordé ce que nous avions mis tant d’années à construire. C’est trop facile de désorganiser de la sorte la vie d’une famille ! C’est moi qui doit assumer seul le laxisme et marasme d’un système et les éventuels fautifs se la coulent douce !
Au revoir madame PAMTABA et un petit coucou Zeidan !

Wakatt Communication

En rappel Dans la nuit du 15 au 16 mars 2016, Madame Pamtaba est tombée d’une table d’accouchement au CHU-YO. Dans l’heure qui a suivi sa chute, elle a donné naissance par voie basse (voie normale) à un enfant de sexe masculin. Après  l’accouchement, la mère et le nouveau-né sont décédés dans les heures qui ont suivi.

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